Les falaises de Bonifacio

Les falaises de Bonifacio
Les falaises de Bonifacio

mercredi 14 novembre 2012

Fin du voyage en med' autour de la Corse

Bonjour à tous,

une fois n'est pas coutume, nous sommes un peu à la bourre dans la rédaction du blog. Peu importe, voici des nouvelles toutes fraîches, même si en Corse, les températures restent assez confortables et autour de 20 degrés en journée, pour une eau à la même température. Nous sommes aujourd'hui à Porto Vecchio, sur la côte est. Pour ceux qui sont pressés, la vidéo qui résume tout est à la fin du message, cliquez dessus, je me suis amélioré en montage de film ! N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires, ça nous fera plaisir, comme à chaque fois.

De Cargèse à Porto Vecchio en passant par les bouches de Bonifacio

Depuis la dernière fois, nous sommes descendus tranquillement le long de la côte ouest, le plus souvent il faut bien le dire entre deux coups de vent. Le problème ici, c'est que même lorsqu'il fait beau, le temps n'est pas forcément propice à la voile (en tout cas pas avec un p'tit bout de 17 mois)  étant donné qu'il y a aussi beaucoup de vent en cette saison. Donc on s'adapte, lorsqu'on reste au port, on loue une voiture pour aller visiter les environs sur les petites routes de Corse, ce qui nous permet de voir du pays aussi, le plus souvent en étant complètement seuls.
Route autour du Golfe de Valinco, au-dessus de Propriano

Lors de notre "arrêt" à Porto Pollo, petit abri, où nous nous sommes fait prendre par un coup de vent d'Est de 4 jours à plus de 40 noeuds de vent, nous avons pu rencontrer et faire la connaissance de pas mal de monde et notamment de Jean Claude et Aude, qui nous ont hébergé (un super petit dej' au réveil) avec la petite pendant le coup de vent. Encore un grand merci !

Aude et Jean Claude

Par la même occasion, Jean Claude nous apprend à pêcher : montage des lignes, appâts, mise en place des bouchons avec plusieurs hameçons...Enfin je vais pouvoir commencer à prendre du poisson ! Et aussi à ne plus perdre mes lignes. La dernière fois que j'ai fait un lancer, le plomb est parti, certes, mais en se détachant de la ligne...Et j'ai eu de la chance, il est tombé dans l'eau, à seulement quelques mètres d'une grosse vedette au mouillage dont j'aurais pu fracasser les vitres avec ce lancer foireux. La grosse mascarade en somme, et le poisson qui devait bien se poiler.

JC nous emmènera aussi en mer pour aller relever les lignes, mais ça je vous laisse découvrir la vidéo à la fin de cette page, je me suis bien lâché sur le montage. Nous faisons aussi connaissance de Pierre, capitaine du port et aussi ancien gros pêcheur amateur, avec qui nous sympathiserons assez vite. Bref, ce fut une super étape de notre petit périple Corse.

Puis la descente continue alors que le vent se montre plus clément et nous permet de gagner Bonifacio, tout à fait au sud de l'île, non loin des bouches qui portent le même nom et à la réputation sulfureuse. Nous en ferons d'ailleurs l'expérience quelques jours plus tard en essuyant un petit coup de vent en voulant les passer alors que la météo ne prévoyait qu'un temps de demoiselle...Deux ris dans la grand voile, le petit foc et en avant dans la marmite, y'a eu du sport (mais j'ai pas eu le temps de filmer, Flavie était malade, et la petite enfermée dans sa tente à essayer de dormir entre deux vagues qu'on tapait....Tout seul sur le pont donc, bien rincé, heureusement sous un grand soleil, c'était beau !). Arrivés à  Bonifacio, rebelote, tempête.  Des fois sous le soleil, mais cette fois la plupart du temps sous les grains orageux. Nous avons quand même eu le temps de faire un mouillage idyllique près de Bonif', où nous étions seuls, dans un endroit splendide aux îles Fazzio.

Nous avons aussi loué une voiture, le temps de visiter et d'aller voir la mer déchaînée sur les côtes. Nous sommes restés encore quelques jours, en se demandant s'il fallait filer vers la Sardaigne ou la Sicile pour aller dénicher une météo plus agréable. Finalement, nous décidons de remonter la Corse par la côte Est, et ce ne fut pas le choix le plus mauvais puisqu'en Sardaigne et en Sicile, c'est le même temps en gros. Bref, nous sommes bien au mois de Novembre, pas de doute là dessus. Septembre et Octobre ont vraiment été très agréables, mais là ça se corse.

Bonifacio sous tous les temps !
Et puis, de toute façon, nous étions bien obligés de remonter le long de cette côte Est vers Porto-Vecchio, puisque c'est là que Flavie avait rdv pour....sa première échographie ! Apparemment tout va bien, pourvu que ça dure. Mais les nausées sont là, et en mer, ça ne favorise pas les choses, c'est le moins qu'on puisse dire.

La petite quand à elle se porte bien, comme vous pourrez le voir sur la vidéo.

Toujours 4 dents !

Et nous nous en profitons encore pour nous adonner au bricolage sur le bateau (toujours et encore améliorer ça ou ça, on n'arrête pas) ou à la photo lors de nos escapades en voiture ou à pied. Je me mets même à photographier des mouches en train de se poser (noter l'ombre de la mouche sur la feuille à l’atterrissage ! héhé)

"Posage" de mouche

Puisque c'est le sport national avec la pêche ici, des joueurs de pétanque qui ont bien voulu se prêter au jeu (mais j'avais pas le trépied, donc chaud quand même vu la lumière) m'ont laissé les photographier. On notera quand même que la boule a été prise en pleine trajectoire ascendante !

Tu tires ou tu pointes ?

Comme à Porto Pollo, nous restons à Porto Vecchio en attendant que la météo se calme. Nous avons essayé de partir mais à chaque fois, c'était vent dans le nez et la marmite qui bouillonnait. Donc à deux ça va, mais lorsqu'on se dit "comment on fait pour faire manger la petite avec 25 degrés de gîte quand elle sera levée ? ", là c'est à l'évidence beaucoup plus compliqué...

Des rencontres !

Nous faisons des rencontres de gens qui ont décidé un jour de vivre sur leur bateau, qu'il s'agisse de Pavlik et Tania qui progressent le long de l'Italie en ce moment même, ou Fabrice et Joëlle, avec qui je vais sans doute remonter le bateau sur le continent pendant que Flavie rentrera avec la petite par le Ferry. Parce que là, même si c'est sous le soleil, on ne peut pas prendre la mer avec la petite, c'est trop sport, donc on se dit qu'il vaut mieux remonter et faire autre chose pour cette fin d'année...Et on a quelques idées !

Vivre sur son bateau, à la retraite ou même bien avant....Franchement, ça ne me (nous ?) ferait pas peur. Et pas un seul des couples qu'on a rencontrés ne retournerait en appart' ou dans leur maison. Leurs projets ? La Med', la Grèce, la Turquie, trois mois d'attente ici à Porto Vecchio en attendant que l'hiver passe et ça repart. Ils sont ou  étaient gérant d'entreprise, informaticien, professeur de danse, russes ou parisien, de tous horizons finalement. Un jour ils ont dit stop, ont vendu tout ou partie de leurs biens et sont partis. Le bateau est propice aux rencontres, sur l'eau c'est un peu comme à la montagne, on rencontre des gens qui ont soif de liberté, d'espaces nouveaux, d'expériences inédites, en se frottant parfois à une nature capricieuse voire hostile, mais qu'importe. Certains les taxeront de marginaux, personnellement je crois que c'est un choix de vie qui demande aussi pas mal de courage. Mais quel bonheur.

 Pour nous et nos enfants, nous repartirons dans quelques années, dans huit ou dix ans, pour plus longtemps, nous avons à peine eu le temps de savourer ce mode de vie qu'il faut déjà rentrer. On apprécie aussi le voyage parce qu'il faut bien rentrer un jour. Soit, mais ne pas rentrer du tout ne me ferait pas peur non plus...


La video qui résume tout, à écouter avec le son évidemment en cliquant sur le lien !!

 http://youtu.be/K3pULiIwRjM











mercredi 10 octobre 2012

Début de descente vers le Sud en med' le long des côtes Corse !



Bonjour tout le monde !

aujourd'hui on vous écrit de Corse, où l'eau est encore à 25° et l'air aussi chaud. Après les angevins pure souche (Laurent, sylvia...) pourront toujours me dire qu'il n'y a pas de vrai différence...mouai, personnellement j'en vois une et de taille ! :)

La question est de savoir comment on a bien pu se retrouver là.

La descente dans le Sud, direction Nice

Après une semaine à rester sur Angers pour essayer de vendre notre appartement - qui n'est tjs pas vendu en passant - nous prenons enfin la poudre d'escampette pour le Sud. Allez, on se dit qu'on va laisser le Jumpy (mon utilitaire vitré) à Angers, parce que c'est trop bruyant et qu'il pourrait bien tomber en panne. Nous prenons donc la voiture de madame, dont nous tairons la marque. Première étape, un gîte à côté de Clermont. Nous atterrissons chez une dame fort sympathique, qui nous raconte comment elle a pu tordre le coup à ses deux cancers depuis 15 ans, à en laisser pantois les médecins qui n'y comprennent rien, et surtout pas comment elle a pu dépasser les 6 mois d'espérance de vie qui lui restaient il y a dix ans...Bref, une force de la nature, qui nous raconte aussi comment elle a hébergé pendant 10 jours un gars recherché par toute la police du coin. Nous nous disons que le voyage commence bien, avec une rencontre assez exotique tout de même.

Puis nous prenons la direction de Nice... En passant près de La Ciotat, où tous les voyants de la voiture de madame virent au rouge en plein milieu de l'autoroute ! Plus de direction ou presque, surchauffe générale des circuits...Bref, l'arrêt d'urgence à 19h00, au crépuscule. C'est assez drôle mais j'ai bien aimé cet épisode : un peu de stress, le triangle que j'allais enfin pouvoir utiliser, et montrer enfin à Maaadame que le Jumpy, lui, nous est toujours resté fidèle et fiable.

Je ne sais pas vous mais je me suis toujours demandé ce qui pouvait bien se passer dans ces boîtes oranges flanquées sur le bas côté qui,  lorsqu'on les actionne, vous font parvenir un dépanneur dans l'heure qui suit.
Une "boite" orange typique de nos contrées.

Et bien j'ai maintenant la réponse : une voie féminine vous répond, vous demande ce qui se passe. Elle sait déjà où vous êtes, ce qui est rassurant. Vous lui répondez que tout  est rouge sur le tableau de bord. Ca n'a pas l'air de lui faire peur et vous demande plus de précisions. Vous lui répondez (des fois en mentant, ça dépend) que vous n'êtes pas docteur en mécanique. Elle vous répond que ce n'est pas bien grave, qu'elle non plus, et que je n'ai qu'à enfiler mon gilet jaune en attendant.  C'est si simple.
 Puis le dépanneur déboule, et constate la rupture de la courroie de l'alternateur. Gloups.  Cet homme charmant aux gros doigts nous dépose à côté d'un patelin situé à quelques kms de là où habite un couple d'amis, qui viendront nous chercher et nous héberger pour quelques jours. Merci infiniment à la famille Damblans !

De Nice à la Corse...

Le temps de se retrouver et je prends le bateau pour la Corse avec Dan (cf Dan sur les canaux du midi) qui a bien voulu se libérer pour m'éviter de faire cette petite nav' hauturière tout seul. Nous appareillons à 11h de Mandelieu la Napoule à côté de Nice. Pétole (i.e pas de vent) au départ, puis le vent se lève ensuite et reste modéré le reste de la nuit qui suit (voir la video ci-dessous pour quelques images sympas de la nav). Nous n'avons rien pêché, et pas vu de poissons ou autres cétacés à l'aube...même pas un dauphin. La navigation entre le continent et Calvi nous prend environ 20h., avec une demi lune pour nous accompagner jusqu'à minuit environ en plein large. Puis c'est bientôt le phare de la Revellata qui nous guide jusqu'à bon port. L'arrivée sur Calvi à l'aube est magique : la mer au pied des montagnes, les couleurs ocres, la citadelle que l'on vient virer pour rentrer au port, grandiose.

En Corse : de Calvi à Ajaccio

Flavie et la petite me rejoignent le Dimanche ...en ferry. Nous restons environ une semaine à Calvi pour essayer de prendre le rythme et les automatismes avec la petite : tester différents moyens de l'arnacher, voir comment la faire dormir au mieux, faire une première nav en baie de Calvi, etc.
La petite dans la cabine avant, son aire de jeu en journée de nav''.

On vit un peu au rythme du soleil, puisqu'à 20h, c'est nuit noire ici, et l'on se couche assez tôt du coup. L'adaptation de la petite est stupéfiante : elle dort même en navigation quand ça tape et ne se casse plus la figure à chaque fois que le bateau roule (c'était  le cas au début). En revanche, la descente à la capitainerie après une nav' est assez drôle puisqu'elle a le mal de terre et titube pendant la demi heure qui suit le débarquement du bateau, mdr. Bref, on se dit qu'on fera la traversée ensemble la prochaine fois, c'est certain !

Le temps est capricieux sur la fin de la semaine où nous avions décidé de partir et nous remarquons que la situation de Calvi est propice aux coups de vents, assez réguliers dans la région. Si l'on ne veut pas rester ici, il faut trouver un créneau, et foncer au sud assez vite pour rejoindre Porto ou un autre abri. C'est donc entre quelques grains que nous décidons de partir. Ce n'est pas idéal, mais le lendemain, c'est encore un coup de vent de 2 jours si l'on reste dans le coin. On se fait rincer, la mer devient blanche sous les averses. On arrive 5h plus tard dans la baie de la Girolata,  magnifique aussi, où l'on vient mouiller à l'abri du vent et des vagues. La nav en Corse est délicate, pas d'abri ou presque pour les vents d'Ouest ou Sud Ouest, qui y sont dominants. Donc en gros, si ça se lève et que vous êtes loin d'un abri, c'est forcément du sport ! Depuis notre arrivée à Girolata, grand beau, depuis plus d'une semaine (on a eu que 2 jours de pluie depuis le départ). Nous passons maîtres dans l'art de la procrastination - ne pas confondre avec procréation, bien que l'un aille bien avec l'autre... -

Nous sommes aussi descendus sur Porto dont l'entrée est assez chaude à trouver puisqu'elle ne fait que 3m de large sur 2,5m de fond ! Heureusement, la tour génoise qui la surmonte est un très bon amer. Le lendemain, nous avons loué une voiture pour découvrir les calanches de Piana, somptueux décor de roches sculptées de couleur ocre, plongeant dans la mer, et que l'on peut aussi découvrir des hauteurs de la route.
Vue sur la baie de Porto et le port dont l'entrée est située juste en dessous de la tour Génoise (3m de large pour passer !)

Calanches de Piana vues de la mer, dans le golfe de Porto.
Partie des calanches vue depuis la route. La roche est sculptée  de façon étonnante.
 La descente continue vers le village de Cargèse et se fera au moteur, pétole absolue oblige. Mon désarroi - pas de voile ! -est en grande partie oublié par la beauté de la côte. Nous irons mouiller à quelques encablures du port pour midi tout près d'une plage aux eaux turquoises où nous nous rendons en annexe pour pique-niquer. Je me rends compte à la fin du repas que le bateau n'a pas franchement la même position qu'au début du déjeuner mais comme la dérive est lente, c'est difficile à estimer depuis la plage. Le temps de faire monter tout le monde dans l'annexe pour revenir à bord, démarrer le moteur et enfiler un masque pour voir que l'encre chasse sur le sable depuis que le vent s'est levé ! On s'en tire à bon compte, mais demain j'achète le double de chaîne.

Nous avons ensuite descendu la côte vers Ajaccio puis l'anse de Sainte Barbe, très beau mouillage où nous sommes restés 2 jours, à alterner farniente, baignade, ballade en annexe, bricolage et pêche (toujours infructueuse malgré l'achat de  nouveaux leurres qui m'ont coûté -passez moi l'expression- la peau du sexe !).
Cette fois nous étions amarrés à un corps mort dont j'ai vérifié la chaîne et la tonne situé à ses pieds, 6m d'eau plus bas. En plongeant, j'ai aussi nettoyé un peu la coque, mais je me rends compte que je n'aime décidément pas voir le bateau depuis le dessous avec masque et palme, ça me fout les boules, je sais pas pourquoi...De vieux souvenirs des dents de la mer ou un truc dans le genre. Ca me flippe de voir sous l'eau, c terrible. brrr

Vous trouverez sur le lien suivant la video qui résume pas mal de choses du voyage...A NE PAS MANQUER ! et en musique siou plaît.
Lien vers la video

Vous pouvez aussi la visionner dans l'écran qui s'affiche ci-dessous si votre navigateur le permet, mais encore une fois je préfère la version YouTube que vous aurez en cliquant sur le lien précédent.



mercredi 5 septembre 2012

De l'Allemagne à l'Autriche (Vienne) et retour en France...





Nous sommes aujourd'hui revenus en France depuis le 24/08 si mes souvenirs sont bons. Après une semaine passée en Lorraine dans la belle famille, nous voici sur la route du retour, en escale dans le département de la haute Seine. Nous serons donc le 7 sur Angers, pour nous poser un peu et essayer de conclure la vente de notre appart', qui nous reste dans les bras depuis le mois d'Avril. On y croît.


De Passau à Vienne : du bonheur


Depuis la dernière page, nous nous étions arrêtés à Passau, magnifique ville en bordure de la frontière autrichienne, et nous nous apprêtions à partir en direction de Vienne. Les pistes cyclables en Autriche sont impressionnantes, de vraies autoroutes ! Le paysage sur ce tronçon du voyage est magnifique, le Danube est sinueux, sauvage, nous nous régalons. Sportivement aussi, avec une pointe à 20 km/h de moyenne et 65 km parcourus sur une journée. Je crois que nos mollets prennent forme. C'est aussi plus fréquenté, et les campings ne désemplissent pas, et il n'est pas rare de devoir user de toute sa sagacité pour trouver une place au calme. Je joue souvent la carte du " vous savez on a un bébé qui crie fort la nuit, ça pourrait mécontenter des gens et les gêner, z'auriez pas un endroit au calme pour nous ? ". Et ça marche, nous nous retrouvons plus d'une fois en marge des autres campeurs tous regroupés les uns sur les autres pour nous retrouver dans une aire souvent plus calme et agréable. La petite ne dit mot ou presque la nuit, mais ça, ils n'en savent rien.

Nous passons par la ville de Linz, sans grand intérêt il faut l'avouer, pour nous diriger et faire escale dans des endroits plus sympathiques comme des fermes auberge, comme à Grein par exemple. Pour 45€, nous disposons quasiment d'une suite avec deux chambres, salle de bain et petit dej'...grand luxe ! Et la petite peut faire quelques pas parmi les vaches de la ferme.

Déjà bien décidée à manier la brouette...
                                         

Nous nous accordons une nuit en auberge une fois par semaine, histoire de récupérer. Et il faut avouer qu'à la fin du séjour, nous l'apprécions vraiment cette nuit au sec et dans un bon lit. La fatigue commence un peu à se faire sentir lorsque nous faisons escale à Melk, ville que nous visitons, surtout pour son abbaye, vraiment splendide.

Et de Melk à Vienne...en train !

Au départ du camping de Melk, nous nous faisons surprendre par la chaleur avec cette petite canicule qui s'installe en Europe pendant quelques jours. Nous rebroussons chemin pour revenir à Melk, dans une auberge encore une fois très spacieuse, afin de bénéficier de chambres au frais. Il fait vraiment trop chaud pour rouler, et Flavie commence à avoir un début de tendinite à l'épaule.


                   

 Un peu de repos nous fait du bien mais la canicule semble s'installer, et il ne nous reste que quelques jours pour rejoindre Vienne à 100 km de là et revenir en France pour un mariage prévu le 25/08. Nous décidons donc de prendre le train sur cette dernière partie réputée pourtant magnifique (région viticole du Wachau) pour arriver à Vienne et prendre 2 jours tranquilles chez un couple d'amis qui travaillent là-bas (merci encore Méla et Marco pour votre accueil, c'était top). Vienne est une ville splendide, on ne sait pas où donner de la tête. Nous nous perdons dans le centre, on visite les jardins, la cathédrale St Etienne, découvrons le théâtre de Burg, l'église saint Pierre, et le château de SISSI...si si, tout ça, mais on ne peut pas tout faire ! On hésite même à aller se baigner dans le Danube, apparemment ça se fait beaucoup là bas quand il fait chaud. Il y a des jardins et des parcs immenses, ce n'est pas pour rien que Vienne a été élue la ville où il est le plus agréable de vivre dans le monde (à ce qu'il paraît, à vérifier).

Leïla rencontre un bébé polonais...l'a pas l'air aimable quand même le polak !

                                                                                         Vienne et ses jardins
Fontaine dans un parc et vue sur le théatre.






Eglise Saint Pierre de Vienne, et ce fameux style baroque typique de Vienne.
Château de Sissi, vu des jardins.
Voilà que se termine la page vélo de notre périple. On a adoré, on est un peu crevé quand même d'avoir pédalé tous les jours pour faire cette traversée jusqu'à Vienne en 21 jours, mais vraiment on en gardera un très bon souvenir. Il était temps d'arriver, des pâtes tous les jours et des petits pots au goût insipide pour la petite, cela commençait à nous peser et elle aussi. D'ailleurs, de retour en France avec la possibilité de faire la cuisine, elle a repris un appétit féroce avec les soupes maison de la grand mère. C'est pas demain qu'on va se transformer en Yogi !! (cf pour ceux qui comprennent pas la page du mois d'août rubrique "anecdotes").

Je n'insère pas d'anecdote dans cette partie, j'en ai pas vraiment de très croustillante...Enfin si, mais celles là pas sur le blog, on se les racontera à notre retour, ça vaut le détour. Vous comprendrez pourquoi !

Retour en France

Nous rentrons à notre point de départ Donaueschingen en train où la voiture est censée nous attendre. Je l'avais laissée dans un champ en face du camping, en espérant qu'elle ne gêne personne et pour ne pas avoir à payer un centime de parking pour 23 jours de stationnement. Et nous retrouvons la voiture, seule, au milieu du champ, où nous l'avions laissée. Culotés les Bertons ? Nan nan, "I love it when a plan comes together", célèbre réplique d'une série culte que certains auront sans doute identifié. Pour les autres, c'est une bonne question quizz. La réponse sur le lien suivant pour les bozos qui trouveraient pas :
http://www.youtube.com/watch?v=_MVonyVSQoM

J'avoue, j'ai un peu serré les fesses en revenant et j'ai été soulagé en la voyant, c'est clair. Le retour en France se fait bien, avec un passage en Lorraine pour un mariage et l'occasion de passer à la ferme voir un peu de quoi il en retourne pendant la période d'agnelage.


La bergère et ses agneaux, même pas peur !


Mais c'est quoi l'agnelage papa ? Bon, pour les parisiens, ambiance d'une ferme en cette période d'agnelage sur la vidéo ci-dessous ! Le lien "You tube" permet d'avoir une vidéo en plus grand format, cliquez dessus :
 http://youtu.be/h2Y0CExW_cw



Puis nous passons une semaine à courir un peu à droite à gauche pour aller voir les copains et la famille. Nous avons aussi fêté nos noces de coton, bien évidemment. 1 an déjà ! On se supporte toujours, c'est l'essentiel.

La photographie et la pêche

Et oui, nous commençons à nous intéresser à ces deux sujets passionnants, en prévision de notre périple à venir. Alors pour la photo évidemment, une fois qu'on a décidé de ne plus utiliser le mode "auto" du reflex numérique, ça devient vite passionnant et vite compliqué aussi. Si vous avez remarqué, sur les photos qu'on affiche, on est souvent mal exposé, les ciels sont blancs ou surexposés...Grrrrrr, ça m'énerve ! Donc on a pris les choses en main (achat de mag' sur la photo) et on commence à comprendre deux ou trois trucs quand même : temps d'ouverture, profondeur de champ, exposition, iso et bruit numérique, autofocus...etc. On sait maintenant comment faire de jolis ciels et de jolis bleus. J'espère que les prochaines pages le montreront ! Tiens ci-dessous un exemple d'une photo qu'on a pris un soir d'orage, sans trépied malgré un temps de pose d'une seconde, mais qui rend pas mal quand même, malgré un léger flouté... On avait juste la lumière d'un lampadaire pour s'en sortir...hein, bon...

Nuit d'orage en Lorraine.
La toute dernière technique qu'on a apprise permet de faire ce genre de photo ci-dessous...héhé. Bon, le sujet est nul, il s'agit d'un verre sur une table, mais l'impression est sympa non ? Cent balles et un mars à celui qui explique comment on a fait.
Le verre est net, pas le reste...

Pour la pêche, c'est pareil sauf qu'on a même pas les cannes et qu'on a un niveau de connaissance qui frise le zéro absolu. Mais j'aimerais bien m'y mettre, la dernière partie de pêche qu'on a faite avec un collègue fut un baptême qui m'a convaincu (salut Pierre, bientôt la soutenance de thèse !! j'essaierai de me libérer, promis).







mardi 14 août 2012

De la grande bleue au Danube en passant par les Alpes.

Salut tout le monde, depuis la dernière fois un peu de changement puisque nous sommes à Passau en Allemagne, ville située en bordure du Danube, à mi-chemin de notre périple jusqu'à Vienne.

Première partie de voyage : de Agde à Marseille.

Comme prévu, je convoie le bateau avec un copain (Daniel) au départ d'Agde, direction Saint trop'. Peu de vent, mais nous sommes au portant et décidons d'envoyer le spi (voile d'avant, de portant, aussi appelée spinnaker, ou "pépin", ou "bulle" ou bien encore pour les connaisseurs du film culte Wind, le "Whomper" ). Grand beau, on  décide même de pêcher mais le vent forcit et nous voilà déjà propulsés sur des surfs à plus de 11 noeuds sous 22 noeuds de vent. Un petit départ au lof pour Dan qui se laisse griser et ça repart ! Il est tout blanc du coup et me redonne la barre...

Autant dire que si un poisson mort, ce sera un poisson de compet'. En milieu d'après midi, la météo annonce mistral en fin de nuit. Nous décidons donc de nous arrêter vers minuit à côté de Marseille, dans un petit port nommé Carry Le Rouet. On est bien dans le sud, avec les minettes et l'accent de fou qu'ils peuvent avoir ici. Lorsque le Mistral se lève enfin à l'aube, l'écume blanche commence déjà à voler dans le port avec des rafales à 35 noeuds (70 km/h). Les manoeuvres pour ceux qui arrivent ou qui sortent deviennent pour le moins hasardeuses et nous devons intervenir plusieurs fois sur les pontons pour aider les bateaux manoeuvrants. C'est tellement sport que Daniel tombe à l'eau MDR !! Personnellement, c'est la première fois que je "perds" un équipier dans le port. 

Deuxième partie : de la med' à Briançon

Je prends le train pour Avignon où mes femmes m'attendent et nous partons pour Briançon. Nous devions annuler car les dates ne correspondaient plus à celles prévues mais Olivier est disponible finalement pour nous accueillir chez lui juste à côté de Serre Che'. Grande maison, style alpin, vue sur les Alpes et le massif des Ecrins, nous allons être bien. Il a fallu trouver le rythme au début, avec la petite. Nous arrivons finalement à partir vers 10h00 le matin pour une petite rando de trois heures, et retour pour la sieste. La petite dans le dos, et hop c'est parti, sans aucun problème, jusqu'à un col ou un lac aux alentours de ~2500m où il fait très bon.



Et là hooo surprise, premiers pas de la miss au lac de la douche à 1900m !! Vue sur le massif de la  Meije, c'était énorme. Une petite video en fond musical (à écouter à fond) sur un Led Zep' de folie en cliquant sur le lien suivant (je préfère la version You tube perso) ou ci-dessous si votre navigateur le permet.  http://youtu.be/CTLoqTceq-E



Lorsque nous rentrons, nous profitons des  fins de journée pour quand même aller grimper avec Olivier sur les falaises du coin. On enchaîne quelques belles longueurs (150 m) de corde dans le "5 sup", histoire de se remettre en jambe, en tout cas pour moi qui ait arrêté de grimper il y a plus d'un an, autant dire une éternité. Et ça passe bien, de beaux relais, du vide, des surplombs, des sensations qui reviennent, on s'éclate.


 Nous avions pris un baudrier pour la petite histoire de la faire monter sur un rocher, mais l'occasion ne s'est jamais présentée. On aurait aussi voulu aller faire un peu d'alpi avec Olivier (sommet du Rateau), mais là aussi le temps a manqué et je ne pouvais décidément pas encore laisser Flavie avec la petite toute une journée de plus. Le soir c'est généralement l'orgie : charcut', vin rouge de Bourgogne ou de Bordeaux à gogo... Nous repartons de Briançon très reposés, prêts à attaquer notre périple vélo le long du Danube. Bien évidemment, Flavie craque pour une paire de chaussures de ski de rando neuves, histoire de nous plomber un peu le budget. Mais le vendeur avait de beaux mollets à ce qu'il paraît, alors...qu'est ce tu veux faire, hein ?

Troisième partie : la traversée des Alpes vers la source du Danube à Donaueschingen, notre point de départ.

Nous faisons le voyage en 2 étapes, car c'est assez long et il fait chaud. Nous décidons de passer par la vallée d'Aoste (très belle) et la Suisse pour passer ensuite en Allemagne. Le premier campement a lieu au pied du col du Grand Saint Bernard avec vraiment une vue exceptionnelle.

 La petite dort d'un seul trait dans sa tente perso même s'il fait assez frais dehors (12-14 degrés). Nous passons le col le lendemain, c'était intéressant car nous avions déjà fréquenté le coin pour y avoir fait du ski  de rando en hiver, mais toujours sous la tempête ou quasiment toujours. Le voir sous grand beau nous en a donné une autre perspective. Nous repassons aussi à Bourg saint Pierre, petit village où nous logions dans le presbytère (merci encore fifi de nous avoir emmené skier ici !), puis c'est la descente vers la Suisse que nous traversons en passant par le lac de Genêve. Nous faisons une étape dans un camping en bord de lac, le jour de la fête nationale en Suisse. Des feux d'artifice toutes les demi heures, du bruit à n'en plus finir,  mais la petite a bien dormi, mieux que ses parents, d'autant que je viens de m'apercevoir que mon tapis de sol est crevé...25 jours  à tenir à même le sol, ça risque d'être sport ! A l'heure où ce blog est écrit, le tapis de sol vient juste d'être réparé..."y'a pas l'feu au laac, c'esst sûuuur...".

Nous arrivons au camping de Donaueschingen, pour faire les derniers préparatifs, remplir la charette et les sacoches pour les 25 prochains jours. Premier constat : tout ce qu'on avait prévu ne rentre pas. ça commence déjà comme ça. / Private : Alors on rationalise,  un peu comme chez PCM, sauf que nous on y arrive /. On enlève plein d'affaires qu'on laissera dans la voiture pour que tout puisse enfin loger dans le petit coffre de la charette. Je ne me retrouve qu'avec 2 pantalons, 2 caleçons, 2 T-shirts et 2 paires de chaussettes, un maillot de bain, une Gore Tex et une polaire pour le prochain mois. Idem pour Flavie. Le reste, c'est...la petite, la petite, la petite, et quand même des affaires du quotidien pour le camping, avec "la bouffe" et l'eau en sus. Bref, une fois que tout cela est chargé, me voilà à tracter une jolie masse d'un peu plus de 50 kg derrière mon vélo, tout compris entre la charette, la petite, mes sacoches. Autant dire que les mollets vont trinquer. Ce qui en un sens me fait assez plaisir car j'avais aussi envie de me donner un peu pendant ce trip vélo, et là je vais être servi. On devait voyager en mode "BUL" pour "Bike Ultra Light", je pense qu'on se contentera d'un "BUHB" pour "Bike Ultra Heavy with Baby". D'autant que, confort oblige, les roues de la charette sont légèrement sous gonflées, afin d'améliorer le confort (relatif) du grumeau qui siège à l'intérieur.
Par "grumeau", vous aurez deviné de qui je parle...Je vous laisse apprécier l'ambiance via cette petite video toujours avec une musique à mettre à FONNNNDD. http://youtu.be/O2USnp1kcKs



ERRATUM : les noms des villes cités sont truffés de fautes, mille excuses. Regendorf->Regensburg
et Pasau->Passau

Coin technique

Pour ceux qui voudraient préparer ce genre de voyage, j'avais préparé une petite feuille excel qui contient tout le matos nécessaire pour être autonome sur ce genre de trajet où on part du principe que la civilisation n'est pas trop loin. Vous pouvez me la demander, elle est prête et ça fait gagner
pas mal de temps.

Le trajet

Et c'est parti jusqu'à Vienne ! En moyenne des étapes de 45 à 55 km / jour, guère plus avec la petite qui doit quand même se dégourdir les jambes assez fréquemment pendant le trajet. La journée commence généralement à 8h00 (réveil du grumeau), pour un départ à 10h00. ON arrive pas à faire mieux, 2h pour lever le camp, ça nous semble fou alors que nous avions l'habitude de ne passer que 30 min en général sur ce genre d'exercice, en ayant pris du temps pour le petit dej'. Puis, après le départ, la petite s'endort 30 min après dans la charette jusqu'à midi environ. Là il faut avoir fait la moitié du chemin environ pour une étape, et ce, pour moi en tout cas, sans m'arrêter car le grumeau se réveille dès que ça ne roule plus ! Puis c'est la pause de midi, avec un repas classique en rando cool où on prend le temps, ie des pâtes. Vers 13h30 nous repartons, encore une fois non stop pour moi pendant la deuxième sieste. Et on arrive vers 17h00 environ au camping pour monter le camp et passer la nuit.

Quelques remarques de ce que nous avons pu ressentir sur notre premier voyage en Allemagne.

Une chose est claire, les allemands ont de façon générale un civisme beaucoup plus prononcé qu'en France ou d'autres pays latins. Ca commence déjà par le respect de ceux qui sont à pied ou à vélo de la part des automobilistes. Ensuite, dans les villages ou villes que nous traversons, tout est nickel, jamais un tag, et les gens viennent vous voir d'eux mêmes pour vous aider. Pour simple exemple, le premier jour, j'ai crevé 2 fois. La deuxième fois, plus de chambre à air, c'est un employé municipal qui m'a proposé de lui même de prendre le vélo dans son camion pour aller chez le réparateur situé à 10 km. Une fois chez le réparateur, on se dit que le gars qui vous a amené était une perle. A croire que ce n'était pas le seul, le gars du garage m'a prêté tout son atelier pour réparer le vélo pendant 30 min (y'avait pas que la crevaison, mais passons) et il a passé 10 min de son temps avec moi pour m'expliquer des trucs techniques et les faire sur mon vélo, pour que je vois la manip'. Et ça c'est quasiment tous les jours que ça se passe ainsi. On hallucine un peu ! Bien sûr il ya des exceptions et de taille, vous pourrez le constater sur la video des anecdotes à aller voir plus bas dans la page.

Autre chose, mais ça c'est plus ma vision d'industriel, on ne voit pas de voiture française en Allemagne.  Pas, c'est franchement moins d'1%, largement, et le peu qu'on voit, c'est du haut de gamme. En fait nous apprendrons plus tard que le taux de chômage des villes que nous traversons n'est pas supérieur à 2%, ceci expliquant le niveau de vie rencontré ici. Au niveau de leur politique énergétique en revanche, ce qu'on ne vous dit pas, c'est que les Allemands et en particulier les paysans cultivent du maïs à perte de vue. Et pourquoi ? Pour la méthanisation, qui rapporte apparemment pas mal d'argent à ces paysans qui vendent ce maïs à bon prix, un peu comme on revend l'électricité à EDF quand on installe des panneaux solaires. Maintenant utiliser de la monoculture intensive pour ce genre de stratégie sur le revenu, je trouve cela plutôt moyen, d'autant que les terres s'appauvrissent du coup énormément

Anecdotes

Des anecdotes, on en a pas mal mais au lieu de les taper sur le blog, je préfère vous en raconter 2 bonnes sur video, c'est plus simple pour nous et ça prend moins de temps. Flavie ne la trouve pas super du tout, mais j'ai pas eu le courage de la refaire. Donc voilà, hein, z'allez pas me la critiquer aussi !  http://youtu.be/rY4Xtv_1i-A

mercredi 18 juillet 2012

Du canal du midi à la belle bleue


Bonjour à tous !

Voilà, nous y sommes, la belle bleue est sous nos yeux à la sortie de l'Hérault et après avoir passé la fameuse écluse ronde d'Agde (photo ci-dessous), et les cent autres (environ) qui lui ont précédé...


Depuis Bordeaux, c'est quasiment grand beau tous les jours et ça continue ici, avec de la Tramontane en plus. Je navigue depuis Toulouse avec un copain (Daniel) qui m'aide pour la fin du canal tandis que Flav et la petite nous suivent tranquillement en s'arrêtant dans des gîtes, la famille ou des amis. Vive la charette, la petite adore, et elle est vraiment bien conçue (cliquer sur l'image pour les infos sur ces charettes !)



De toutes façons, ici c'est tous les jours 30 degrés à l'ombre, donc le canal en famille sur le bateau avec la petite, c'est décidément impossible. On se retrouve donc le soir pour se voir tranquillement en attendant la mer.

Par contre, nous avons réussi à faire un 'chtouc' au bateau en coinçant l'extrémité d'un hauban dans le trou d'une pierre d'écluse. Vraiment pas de bol sur le coup, il faut remplacer le hauban, mais on a évité le pire. Quand c'est arrivé, l'écluse était en train de se vider et le pas de vis du bas hauban est venu se coincer comme un "friend" d'escalade dans un tout petit trou.



Le bateau descend, le hauban se coince, je vois le câble se tendre et Daniel en train d'hurler à l'éclusier d'inverser la manoeuvre de remplissable. Bien entendu, l'éclusier n'est pas à son poste (comme tous les autres ou quasiment...bref, pas de commentaires sur les agents de la VNF...) et là je vois le film se dérouler dans ma tête : le bas hauban se coince, le mât auquel il est attaché va suivre et tout arracher, ou du moins arracher tout ce sur quoi il repose ou est fixé. Je n'ai pas le temps d'aller prendre la pince pour couper le câble, c'est trop tard. Par chance, l'éclusier réapparaît après nos hurlements, et le sas se remplie à nouveau, libérant ainsi la tension dans le câble. Nous maudissons l'éclusier comme il se doit, ainsi que son collègue. Ah oui, on ne vous a pas dit, ils sont souvent deux, histoire d'être sûr qu'il y en a un qui n'ait rien à faire.

 On fait le bilan, juste un hauban à remplacer. Ca aurait pu être pire ! Il eut été tentant d'aller passer nos nerfs sur nos amis éclusiers; surtout que Daniel, le copain, fait 1,90m et 110 kg quand il est sec. Autant dire qu'une fois lancé, ça fait un peu d'inertie. D'ailleurs, nous nous sommes échoués une fois dans une écluse, pas possible de repartir, nous sommes bel et bien posés sur les quilles. Je demande à Daniel de descendre du bateau en essayant de préserver quand même sa susceptibilité... Le bateau repart !mdr.

Les rencontres avec les gens du canal sont assez sympas. Pour n'en citer qu'une, nous cherchions un soir une place pour dormir. Je dis à Dan en plaisantant : tiens regarde la péniche là bas, je suis sûr qu'il y a à manger pour nous et plein de suédoises ! :) Bon pour les suédoises, on est en fait tombés sur des Belges...Qui nous ont offert des saucisses quand ils nous ont vu ! On devait vraiment commencer à ressembler à des pouilleux pour qu'ils aient pitié de nous comme ça. Du coup, je me lave sur le pont, le bidon de 10L à la main. ça faisait 4 jours sans douche, et même froide, ça fait du bien. Rasage de près, balle neuve.

Les journées se passent assez bien ; levé 7h, p'tit dej et nav à partir de 9h non stop en zigzagant entre les péniches de location, corne de brume à la main et Daniel à l'avant pour leur faire peur et qu'ils nous laissent de l'eau histoire qu'on ne s'échoue pas sur un bord du canal. Arrêt 19h, généralement on est morts de fatigue.

Nous traversons des villes sympas comme Carcassonne, puis la descente du département de l'Aude est assez belle même si c'est quand même assez monotone la plupart du temps. On s'arrête un peu n'importe où pour les nuits.

Anecdote : l'avant dernier jour, un groupe d'ados de 15-16 ans s'amuse à sauter d'un pont sur l'arrière des bateaux en se laissant traîner. Le truc super dangereux surtout avec l'hélice du moteur qui tourne. Le bateau de devant se fait avoir et n'arrive que difficilement à se séparer du "parasite". Du coup, avant le pont, je demande à Dan de me passer la gaffe (c'est un baton en alu muni d'un crochet en son extrémité, long de 2,5m). J'essaie de prendre un air méchant, à la barre, muni de ma gaffe en direction des jeunes qui allaient sauter. Au moment de passer sous le pont et juste avant  l'impulsion du gamin, je lui lance un "Tu sautes sur le bateau, j'te latte !". Silence général, stupéfaction de quelques secondes, je ne lâche rien du regard, torse gonflé. Puis c'est la révolte : "allez viens me latter m"sieur...." et patati et patata et ça dure 30 min à coup de provoque le long des berges. Nous ne répondons pas, Dan est d'ailleurs resté à l'intérieur, mort de rire avec mon "j'te latte". Ce n'est qu'en fin de journée que le groupe de 5 nous recroise, assis sur une place que nous traversons en bateau. Et c'est reparti, sauf que cette fois, Daniel est sur le pont aussi... Les mômes ne demandent pas leur reste et on en reste là. Nous on s'est bien marrés. Depuis c'est resté entre nous : "si tu fais çi ou ça, j'te latte !".

12/07 : cette fois ça y est nous y sommes, on voit la grande bleue ! On s'amarre devant le chantier pour mâter  le bateau d'ici le 20/07 une fois qu'on aura reçu le remplaçant du hauban cassé. Je laisse Dan sur le canot, d'ici là nous partons avec Flavie à la découverte de la région sous grand soleil, en vélo et à pied. On a trouvé un appart pas cher à côté d'Agde afin d'avoir un lieu pour nous poser quelques jours. Ca nous fait du bien de passer des journées entières tous les trois, dans une région agréable comme celle-là, au soleil et sans contraintes de temps ni de lieu à trouver pour l'hébergement.

Suite à des soucis persos, le copain qui devait reprendre le bateau me demande de le convoyer jusqu'à Saint Trop'. On en parle avec Flav, c'est OK mais le deal, c'est que je dois faire vite. Donc une nav non stop, de 2 jours, avec Dan qui n'a pas d'expérience en mer sauf en planche à voile mais qui apprendra sur le tas. Puis je dois renjoindre Flav Dimanche après le convoyage, sur Briançon pour commencer à nous roder sur les vélos et commencer ensuite le périple sur le Danube.

J'ai le nez cramé et un bronzage de paysan, mais ça pourrait être pire. Flav gère un peu mieux le côté esthétique avec le soleil, perso je n'ai jamais été doué avec ça. La petite a aussi fait ses premiers pas dans l'eau et sur le sable, sans grande appréhension, elle y va franchement jusqu'au nombril. C'est énorme de vivre ces moments là quand on est parents. Pour la famille, vous pouvez cliquer sur l'image pour avoir un lien vers la video associée  http://youtu.be/RAeThwSfWfA
 
 





mardi 3 juillet 2012

De Royan à Toulouse, le canal de la galère !

Salut tout le monde !

Je prends enfin un peu de temps pour mettre à jour le blog. Nous nous étions arrêtés la dernière fois au démâtage du bateau à Royan, c'est loin aujourd'hui car nous sommes à 40 km de Toulouse désormais, amarrés au port d'un petit bled nommé Moissac. Depuis Royan, nous avons remonté la Garonne en compagnie de charmants compagnons de route, "à peine" plus gros que nous...En fait, c'est franchement impressionnant à voir ces gros cargos qui foncent à côté de vous dans un chenal qui ne paraît pas si large que ça finalement.



Et puis ça a été chaud, dans tous les sens du terme, à partir de l'entrée dans le canal latéral à la Garonne. Chaud parce que nous n'imaginions pas qu'une écluse pouvait faire 7m de haut, s'ouvrir en déversant des centaines de m3 d'eau en quelques minutes, le tout en tenant le bateau avec 2 amarres de 20m, après avoir grimpé à l'échelle, déclenché le mécanisme automatique du sas...etc. Ca vaudrait une video que j'essaierai de faire au plus vite, mais comme il me reste plus de 50 écluses à passer, je devrais pouvoir y arriver d'ici la fin du périple.

Et c'est aussi chaud car dans le sud, c'est 30° à l'ombre depuis plus d'une semaine, au bas mot. J'ai relevé 43° dans le bateau la semaine dernière. Autant dire que la petite n'a pas pu rester avec nous par cette chaleur. Nous jouons de malchance avec elle depuis le départ : gros temps à Concarneau et dans la descente en Atlantique, puis coup de chaud dans le sud, alors que l'on croyait que ce serait super pour elle, au calme sur les canaux. Du coup, une fois n'est pas coutume, la grand mère vient la chercher, alors qu'elle vient de subir un coup de chaud et un début de rage de dent. A bientôt 13 mois, aucune dent, mais apparemment ça commence à faire mal quand même.

Ce jour là avant Agen, nous sommes un peu déçus de cette partie du voyage. D'abord parce que la petite n'est toujours pas à bord avec nous, et parce que les canaux, pour un marin, c'est long et ennuyant à mourir ! Le moteur qui gronde toute la journée, les bozos en péniches de location qui font n'importe quoi et qui savent toujours pas à quoi peut servir une bite d'amarrage ou un noeud de chaise, et le paysage qui jusqu'ici est un peu monotone. Un peu comme sur la photo ci-dessous. C'est beau, mais durant des jours...



Et puis ce qu'on ne vous dit pas, sur les canaux, c'est que les 10 premiers kms sont impraticables. Des ALGUES partout, qui s'enroulent dans l'hélice, dans les safrans et les quilles...J'ai fait une pointe à 500m/h sous un soleil de plomb à plus de 40° en plein après midi, à nettoyer le filtre, couper les herbes dans l'hélice... Je vous laisse faire le compte sur 10 km ! Du coup, Flavie est restée avec la petite chez la grand mère, pour qu'elle voit quand même un de ses parents. Et moi je file tout seul comme un bourrin à travers les canaux pour terminer cette partie du voyage. Et les écluses tout seul, c'est de la haute voltige, mais je ne m'en sors pas si mal que ça. En tout cas la prochaine fois, je passe par le golfe de Gascogne et je fais le tour à la voile, y' a pas photo. Les canaux sont peut être chouettes en vélo, pourquoi pas, mais en voilier, c'est quand même bien galère. Je comprends maintenant pourquoi tous les voileux qu'on a pu croiser nous ont lancé un "bon courage" au début de notre périple sur le canal...Eux aussi ont du suer à grosses gouttes. Et ce qui est dommage dans tout ça, c'est qu'on ne pourra probablement pas faire ce qu'on avait prévu au mois de Juillet, vu le retard qu'on a pris. On a donc tout annulé, on reverra les copains dans les Pyrénnées un peu plus tard pour faire de la montagne à un autre moment. Là il faut en découdre avec l'eau douce et la chaleur, et ce n'est pas simple.

Bon sinon, ça va pas si mal ! Y fait beau, le paysage à partir de Toulouse doit changer, en mieux, et je n'ai rien cassé sur le canot. Par ailleurs, le fait de découvrir une ville en passant par l'eau est surprenant et très agréable. Notamment lorsqu'on traverse un pont canal, comme par exemple avant Agen.


Nous avons du aussi changer nos plans pour la suite du voyage et être sûrs cette fois que la petite pourra nous suivre. Le vélo se passera donc sur un périple le long du Danube, sur du plat, avec des étapes super courtes de 2h à 3h pour assurer siestes et tout le reste. Départ tôt à la fraîche, et repos l'après midi, comme ça même si ça cogne, on sera bien. L'itinéraire est fréquenté, donc a priori pas de soucis pour le logement. C'est moins ambitieux que l'itinéraire initial (tour des Alpes), mais là on ne veut pas redonner la petite une 3ème fois à la grand mère, donc on assure ! Nous irons  nous perdre sur les pistes cyclables d'Allemagne et peut être encore plus à l'est, on verra bien, jusqu'à fin Août. On avait pensé à la Hollande ou les pays Scandinaves mais avec le bol qu'on a avec le temps, on s'est dit qu'on allait ramasser 2 mois de pluie...Cette perspective nous a refroidis assez vite.

Pour l'instant on revient d'un super mariage qui s'est déroulé sur l'île de Bréhat, au "large" de Paimpol. De la maison du père de la mariée, une vue tout simplement incroyable comme sur la photo du blog. C'est une des plus belles îles que j'ai pu voir le long des cotes françaises côté Atlantique et Manche avec Yeu. Et on a eu grand beau ou presque, avec 10° le soir, ce qui nous fait un sacré delta avec le Sud, mais qu'importe, ça nous a fait du bien de respirer un peu l'air de la mer. Et cela nous a aussi fait une petite pause avant de repartir sur les canaux.

A+

jeudi 21 juin 2012

Démâtage avant remontée vers Bordeaux et le Sud

Voilà, c'est fait. Le bateau ressemble désormais à une vraie caravane de gitans, maintenant qu'il a "perdu" un peu de hauteur de mât. L'opération s'est bien passée, la maman et le bébé vont bien. Le papa est retourné au quai après l'opération pour continuer à faire un peu de mécanique sur le moteur, qui lui aussi se retrouve un peu tout nu sans son capot. En gros, ça ressemble à tout sauf à un voilier de compet' pour le coup...

Dehors, c'était baston, 35-40 neouds de vent, une Gironde déchaînée, j'espère que ça va se calmer d'ici demain pour repartir vers Pauillac. Il faut partir à mi-marée si on veut espérer pouvoir bien avancer et bénéficier du flot. J'espère bien voir un mascaret se former pour aller le surfer !!

Flavie est repartie sur Bordeaux pour aller voir la petite. Donc je me la joue en solo jusqu'à Bordeaux, et je sens que c'est bien parti pour que je ne dorme pas avec la fête de la musique sur Royan.

mardi 19 juin 2012

Descente de la Bretagne vers l'estuaire de la Gironde



 
Nous voilà partis depuis déjà quelques jours de notre port de départ, Concarneau. 20 jours déjà que le bateau est à l'eau. Et depuis la sortie du chantier, nous n'avons pas chômé : mise en place du moteur (merci Lionel !), installation des voiles et préparation des gréements courant & dormant, bricolage divers, mécanique, électricité, électronique à étalonner, matelotage...Bref, sur un bateau, on n'arrête pas.

Dès les premiers jours au port de Concarneau, le ton est donné : baston avec vent à 40 noeuds (F8 Beaufort), grains et pluie. J'ai 100% d'humidité dans le bateau, ça caille avec au plus 12 degrés et on ne quitte pas la veste de quart. Nous avons passé deux nuits comme ça, avec la petite, qui dormait bien par ailleurs, mais que nous avons du laisser à nos parents pour éviter de lui faire subir une descente vers le sud un peu trop musclée. On attendra la douceur du canal du Midi pour la reprendre avec nous sur le bateau. Nous venons de comprendre que l'on ne peut pas mener ce périple avec une méthode de type "projet", avec une planif bien établie...etc. Il faut vivre au jour le jour, et c'est bien la seule façon de vraiment en profiter. Le tout c'est de s'en rendre compte, et le plus tôt possible évidemment pour ne pas passer à côté et se retrouver à toujours courir après le temps, comme au bureau. Enfin sauf pour moi, qui depuis la plus tendre enfance, suis toujours à l'heure et en avance, bien entendu.

Et ce début de trip fut musclé ! De Groix à Belle-île, en passant par l'île d'Yeu et les Sables d'Olonne puis La Rochelle, nous avons du jongler entre la pétole et pas mal de vent et de mer, parfois sous le beau temps quand même, et un orage de folie aussi. Une image de la côte de l'île d'Yeu permet de s'en rendre compte...


 Le 19/06, nous sommes en escale sur l'île d'Oléron à la Cotinière dans un port de pêcheurs en attendant de passer l'estuaire de la Gironde. Nous sommes le seul voilier dans le port, on ne passe pas inaperçus !

Aujourd'hui 20/06, dernière escale à Royan avant démâtage. Je me suis trompé de carburant pour le moteur (j'ai pris du mauvais sans plomb), ce qui nous vaut une arrivée à la voile dans le port de Royan, qui s'est déroulée sans soucis. A l'ancienne !
Sinon, voici une vidéo pour donner une petite impression de ce que peut donner un bord de portant sous 20-25 noeuds de vent et 2 mètres de houle en moyenne, Flavie à la barre...Erratum, nous avons fait du 9 noeuds de moyenne, ce qui n'est pas si mal, le tout sans avoir hissé le spi (j'ai attendu d'avoir moins de 15 noeuds de vent, vu la taille de la bestiole, 80 m2).
Cliquez sur le lien suivant pour voir la vidéo :
http://youtu.be/Nnxl39lB82w