Bonjour à tous !
Voilà, nous y sommes, la belle bleue est sous nos yeux à la sortie de l'Hérault et après avoir passé la fameuse écluse ronde d'Agde (photo ci-dessous), et les cent autres (environ) qui lui ont précédé...
Depuis Bordeaux, c'est quasiment grand beau tous les jours et ça continue ici, avec de la Tramontane en plus. Je navigue depuis Toulouse avec un copain (Daniel) qui m'aide pour la fin du canal tandis que Flav et la petite nous suivent tranquillement en s'arrêtant dans des gîtes, la famille ou des amis. Vive la charette, la petite adore, et elle est vraiment bien conçue (cliquer sur l'image pour les infos sur ces charettes !)
Par contre, nous avons réussi à faire un 'chtouc' au bateau en coinçant l'extrémité d'un hauban dans le trou d'une pierre d'écluse. Vraiment pas de bol sur le coup, il faut remplacer le hauban, mais on a évité le pire. Quand c'est arrivé, l'écluse était en train de se vider et le pas de vis du bas hauban est venu se coincer comme un "friend" d'escalade dans un tout petit trou.
Le bateau descend, le hauban se coince, je vois le câble se tendre et Daniel en train d'hurler à l'éclusier d'inverser la manoeuvre de remplissable. Bien entendu, l'éclusier n'est pas à son poste (comme tous les autres ou quasiment...bref, pas de commentaires sur les agents de la VNF...) et là je vois le film se dérouler dans ma tête : le bas hauban se coince, le mât auquel il est attaché va suivre et tout arracher, ou du moins arracher tout ce sur quoi il repose ou est fixé. Je n'ai pas le temps d'aller prendre la pince pour couper le câble, c'est trop tard. Par chance, l'éclusier réapparaît après nos hurlements, et le sas se remplie à nouveau, libérant ainsi la tension dans le câble. Nous maudissons l'éclusier comme il se doit, ainsi que son collègue. Ah oui, on ne vous a pas dit, ils sont souvent deux, histoire d'être sûr qu'il y en a un qui n'ait rien à faire.
On fait le bilan, juste un hauban à remplacer. Ca aurait pu être pire ! Il eut été tentant d'aller passer nos nerfs sur nos amis éclusiers; surtout que Daniel, le copain, fait 1,90m et 110 kg quand il est sec. Autant dire qu'une fois lancé, ça fait un peu d'inertie. D'ailleurs, nous nous sommes échoués une fois dans une écluse, pas possible de repartir, nous sommes bel et bien posés sur les quilles. Je demande à Daniel de descendre du bateau en essayant de préserver quand même sa susceptibilité... Le bateau repart !mdr.
Les rencontres avec les gens du canal sont assez sympas. Pour n'en citer qu'une, nous cherchions un soir une place pour dormir. Je dis à Dan en plaisantant : tiens regarde la péniche là bas, je suis sûr qu'il y a à manger pour nous et plein de suédoises ! :) Bon pour les suédoises, on est en fait tombés sur des Belges...Qui nous ont offert des saucisses quand ils nous ont vu ! On devait vraiment commencer à ressembler à des pouilleux pour qu'ils aient pitié de nous comme ça. Du coup, je me lave sur le pont, le bidon de 10L à la main. ça faisait 4 jours sans douche, et même froide, ça fait du bien. Rasage de près, balle neuve.
Les journées se passent assez bien ; levé 7h, p'tit dej et nav à partir de 9h non stop en zigzagant entre les péniches de location, corne de brume à la main et Daniel à l'avant pour leur faire peur et qu'ils nous laissent de l'eau histoire qu'on ne s'échoue pas sur un bord du canal. Arrêt 19h, généralement on est morts de fatigue.
Nous traversons des villes sympas comme Carcassonne, puis la descente du département de l'Aude est assez belle même si c'est quand même assez monotone la plupart du temps. On s'arrête un peu n'importe où pour les nuits.
Anecdote : l'avant dernier jour, un groupe d'ados de 15-16 ans s'amuse à sauter d'un pont sur l'arrière des bateaux en se laissant traîner. Le truc super dangereux surtout avec l'hélice du moteur qui tourne. Le bateau de devant se fait avoir et n'arrive que difficilement à se séparer du "parasite". Du coup, avant le pont, je demande à Dan de me passer la gaffe (c'est un baton en alu muni d'un crochet en son extrémité, long de 2,5m). J'essaie de prendre un air méchant, à la barre, muni de ma gaffe en direction des jeunes qui allaient sauter. Au moment de passer sous le pont et juste avant l'impulsion du gamin, je lui lance un "Tu sautes sur le bateau, j'te latte !". Silence général, stupéfaction de quelques secondes, je ne lâche rien du regard, torse gonflé. Puis c'est la révolte : "allez viens me latter m"sieur...." et patati et patata et ça dure 30 min à coup de provoque le long des berges. Nous ne répondons pas, Dan est d'ailleurs resté à l'intérieur, mort de rire avec mon "j'te latte". Ce n'est qu'en fin de journée que le groupe de 5 nous recroise, assis sur une place que nous traversons en bateau. Et c'est reparti, sauf que cette fois, Daniel est sur le pont aussi... Les mômes ne demandent pas leur reste et on en reste là. Nous on s'est bien marrés. Depuis c'est resté entre nous : "si tu fais çi ou ça, j'te latte !".
12/07 : cette fois ça y est nous y sommes, on voit la grande bleue ! On s'amarre devant le chantier pour mâter le bateau d'ici le 20/07 une fois qu'on aura reçu le remplaçant du hauban cassé. Je laisse Dan sur le canot, d'ici là nous partons avec Flavie à la découverte de la région sous grand soleil, en vélo et à pied. On a trouvé un appart pas cher à côté d'Agde afin d'avoir un lieu pour nous poser quelques jours. Ca nous fait du bien de passer des journées entières tous les trois, dans une région agréable comme celle-là, au soleil et sans contraintes de temps ni de lieu à trouver pour l'hébergement.
Suite à des soucis persos, le copain qui devait reprendre le bateau me demande de le convoyer jusqu'à Saint Trop'. On en parle avec Flav, c'est OK mais le deal, c'est que je dois faire vite. Donc une nav non stop, de 2 jours, avec Dan qui n'a pas d'expérience en mer sauf en planche à voile mais qui apprendra sur le tas. Puis je dois renjoindre Flav Dimanche après le convoyage, sur Briançon pour commencer à nous roder sur les vélos et commencer ensuite le périple sur le Danube.
J'ai le nez cramé et un bronzage de paysan, mais ça pourrait être pire. Flav gère un peu mieux le côté esthétique avec le soleil, perso je n'ai jamais été doué avec ça. La petite a aussi fait ses premiers pas dans l'eau et sur le sable, sans grande appréhension, elle y va franchement jusqu'au nombril. C'est énorme de vivre ces moments là quand on est parents. Pour la famille, vous pouvez cliquer sur l'image pour avoir un lien vers la video associée http://youtu.be/RAeThwSfWfA
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