Les falaises de Bonifacio

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mercredi 18 juillet 2012

Du canal du midi à la belle bleue


Bonjour à tous !

Voilà, nous y sommes, la belle bleue est sous nos yeux à la sortie de l'Hérault et après avoir passé la fameuse écluse ronde d'Agde (photo ci-dessous), et les cent autres (environ) qui lui ont précédé...


Depuis Bordeaux, c'est quasiment grand beau tous les jours et ça continue ici, avec de la Tramontane en plus. Je navigue depuis Toulouse avec un copain (Daniel) qui m'aide pour la fin du canal tandis que Flav et la petite nous suivent tranquillement en s'arrêtant dans des gîtes, la famille ou des amis. Vive la charette, la petite adore, et elle est vraiment bien conçue (cliquer sur l'image pour les infos sur ces charettes !)



De toutes façons, ici c'est tous les jours 30 degrés à l'ombre, donc le canal en famille sur le bateau avec la petite, c'est décidément impossible. On se retrouve donc le soir pour se voir tranquillement en attendant la mer.

Par contre, nous avons réussi à faire un 'chtouc' au bateau en coinçant l'extrémité d'un hauban dans le trou d'une pierre d'écluse. Vraiment pas de bol sur le coup, il faut remplacer le hauban, mais on a évité le pire. Quand c'est arrivé, l'écluse était en train de se vider et le pas de vis du bas hauban est venu se coincer comme un "friend" d'escalade dans un tout petit trou.



Le bateau descend, le hauban se coince, je vois le câble se tendre et Daniel en train d'hurler à l'éclusier d'inverser la manoeuvre de remplissable. Bien entendu, l'éclusier n'est pas à son poste (comme tous les autres ou quasiment...bref, pas de commentaires sur les agents de la VNF...) et là je vois le film se dérouler dans ma tête : le bas hauban se coince, le mât auquel il est attaché va suivre et tout arracher, ou du moins arracher tout ce sur quoi il repose ou est fixé. Je n'ai pas le temps d'aller prendre la pince pour couper le câble, c'est trop tard. Par chance, l'éclusier réapparaît après nos hurlements, et le sas se remplie à nouveau, libérant ainsi la tension dans le câble. Nous maudissons l'éclusier comme il se doit, ainsi que son collègue. Ah oui, on ne vous a pas dit, ils sont souvent deux, histoire d'être sûr qu'il y en a un qui n'ait rien à faire.

 On fait le bilan, juste un hauban à remplacer. Ca aurait pu être pire ! Il eut été tentant d'aller passer nos nerfs sur nos amis éclusiers; surtout que Daniel, le copain, fait 1,90m et 110 kg quand il est sec. Autant dire qu'une fois lancé, ça fait un peu d'inertie. D'ailleurs, nous nous sommes échoués une fois dans une écluse, pas possible de repartir, nous sommes bel et bien posés sur les quilles. Je demande à Daniel de descendre du bateau en essayant de préserver quand même sa susceptibilité... Le bateau repart !mdr.

Les rencontres avec les gens du canal sont assez sympas. Pour n'en citer qu'une, nous cherchions un soir une place pour dormir. Je dis à Dan en plaisantant : tiens regarde la péniche là bas, je suis sûr qu'il y a à manger pour nous et plein de suédoises ! :) Bon pour les suédoises, on est en fait tombés sur des Belges...Qui nous ont offert des saucisses quand ils nous ont vu ! On devait vraiment commencer à ressembler à des pouilleux pour qu'ils aient pitié de nous comme ça. Du coup, je me lave sur le pont, le bidon de 10L à la main. ça faisait 4 jours sans douche, et même froide, ça fait du bien. Rasage de près, balle neuve.

Les journées se passent assez bien ; levé 7h, p'tit dej et nav à partir de 9h non stop en zigzagant entre les péniches de location, corne de brume à la main et Daniel à l'avant pour leur faire peur et qu'ils nous laissent de l'eau histoire qu'on ne s'échoue pas sur un bord du canal. Arrêt 19h, généralement on est morts de fatigue.

Nous traversons des villes sympas comme Carcassonne, puis la descente du département de l'Aude est assez belle même si c'est quand même assez monotone la plupart du temps. On s'arrête un peu n'importe où pour les nuits.

Anecdote : l'avant dernier jour, un groupe d'ados de 15-16 ans s'amuse à sauter d'un pont sur l'arrière des bateaux en se laissant traîner. Le truc super dangereux surtout avec l'hélice du moteur qui tourne. Le bateau de devant se fait avoir et n'arrive que difficilement à se séparer du "parasite". Du coup, avant le pont, je demande à Dan de me passer la gaffe (c'est un baton en alu muni d'un crochet en son extrémité, long de 2,5m). J'essaie de prendre un air méchant, à la barre, muni de ma gaffe en direction des jeunes qui allaient sauter. Au moment de passer sous le pont et juste avant  l'impulsion du gamin, je lui lance un "Tu sautes sur le bateau, j'te latte !". Silence général, stupéfaction de quelques secondes, je ne lâche rien du regard, torse gonflé. Puis c'est la révolte : "allez viens me latter m"sieur...." et patati et patata et ça dure 30 min à coup de provoque le long des berges. Nous ne répondons pas, Dan est d'ailleurs resté à l'intérieur, mort de rire avec mon "j'te latte". Ce n'est qu'en fin de journée que le groupe de 5 nous recroise, assis sur une place que nous traversons en bateau. Et c'est reparti, sauf que cette fois, Daniel est sur le pont aussi... Les mômes ne demandent pas leur reste et on en reste là. Nous on s'est bien marrés. Depuis c'est resté entre nous : "si tu fais çi ou ça, j'te latte !".

12/07 : cette fois ça y est nous y sommes, on voit la grande bleue ! On s'amarre devant le chantier pour mâter  le bateau d'ici le 20/07 une fois qu'on aura reçu le remplaçant du hauban cassé. Je laisse Dan sur le canot, d'ici là nous partons avec Flavie à la découverte de la région sous grand soleil, en vélo et à pied. On a trouvé un appart pas cher à côté d'Agde afin d'avoir un lieu pour nous poser quelques jours. Ca nous fait du bien de passer des journées entières tous les trois, dans une région agréable comme celle-là, au soleil et sans contraintes de temps ni de lieu à trouver pour l'hébergement.

Suite à des soucis persos, le copain qui devait reprendre le bateau me demande de le convoyer jusqu'à Saint Trop'. On en parle avec Flav, c'est OK mais le deal, c'est que je dois faire vite. Donc une nav non stop, de 2 jours, avec Dan qui n'a pas d'expérience en mer sauf en planche à voile mais qui apprendra sur le tas. Puis je dois renjoindre Flav Dimanche après le convoyage, sur Briançon pour commencer à nous roder sur les vélos et commencer ensuite le périple sur le Danube.

J'ai le nez cramé et un bronzage de paysan, mais ça pourrait être pire. Flav gère un peu mieux le côté esthétique avec le soleil, perso je n'ai jamais été doué avec ça. La petite a aussi fait ses premiers pas dans l'eau et sur le sable, sans grande appréhension, elle y va franchement jusqu'au nombril. C'est énorme de vivre ces moments là quand on est parents. Pour la famille, vous pouvez cliquer sur l'image pour avoir un lien vers la video associée  http://youtu.be/RAeThwSfWfA
 
 





mardi 3 juillet 2012

De Royan à Toulouse, le canal de la galère !

Salut tout le monde !

Je prends enfin un peu de temps pour mettre à jour le blog. Nous nous étions arrêtés la dernière fois au démâtage du bateau à Royan, c'est loin aujourd'hui car nous sommes à 40 km de Toulouse désormais, amarrés au port d'un petit bled nommé Moissac. Depuis Royan, nous avons remonté la Garonne en compagnie de charmants compagnons de route, "à peine" plus gros que nous...En fait, c'est franchement impressionnant à voir ces gros cargos qui foncent à côté de vous dans un chenal qui ne paraît pas si large que ça finalement.



Et puis ça a été chaud, dans tous les sens du terme, à partir de l'entrée dans le canal latéral à la Garonne. Chaud parce que nous n'imaginions pas qu'une écluse pouvait faire 7m de haut, s'ouvrir en déversant des centaines de m3 d'eau en quelques minutes, le tout en tenant le bateau avec 2 amarres de 20m, après avoir grimpé à l'échelle, déclenché le mécanisme automatique du sas...etc. Ca vaudrait une video que j'essaierai de faire au plus vite, mais comme il me reste plus de 50 écluses à passer, je devrais pouvoir y arriver d'ici la fin du périple.

Et c'est aussi chaud car dans le sud, c'est 30° à l'ombre depuis plus d'une semaine, au bas mot. J'ai relevé 43° dans le bateau la semaine dernière. Autant dire que la petite n'a pas pu rester avec nous par cette chaleur. Nous jouons de malchance avec elle depuis le départ : gros temps à Concarneau et dans la descente en Atlantique, puis coup de chaud dans le sud, alors que l'on croyait que ce serait super pour elle, au calme sur les canaux. Du coup, une fois n'est pas coutume, la grand mère vient la chercher, alors qu'elle vient de subir un coup de chaud et un début de rage de dent. A bientôt 13 mois, aucune dent, mais apparemment ça commence à faire mal quand même.

Ce jour là avant Agen, nous sommes un peu déçus de cette partie du voyage. D'abord parce que la petite n'est toujours pas à bord avec nous, et parce que les canaux, pour un marin, c'est long et ennuyant à mourir ! Le moteur qui gronde toute la journée, les bozos en péniches de location qui font n'importe quoi et qui savent toujours pas à quoi peut servir une bite d'amarrage ou un noeud de chaise, et le paysage qui jusqu'ici est un peu monotone. Un peu comme sur la photo ci-dessous. C'est beau, mais durant des jours...



Et puis ce qu'on ne vous dit pas, sur les canaux, c'est que les 10 premiers kms sont impraticables. Des ALGUES partout, qui s'enroulent dans l'hélice, dans les safrans et les quilles...J'ai fait une pointe à 500m/h sous un soleil de plomb à plus de 40° en plein après midi, à nettoyer le filtre, couper les herbes dans l'hélice... Je vous laisse faire le compte sur 10 km ! Du coup, Flavie est restée avec la petite chez la grand mère, pour qu'elle voit quand même un de ses parents. Et moi je file tout seul comme un bourrin à travers les canaux pour terminer cette partie du voyage. Et les écluses tout seul, c'est de la haute voltige, mais je ne m'en sors pas si mal que ça. En tout cas la prochaine fois, je passe par le golfe de Gascogne et je fais le tour à la voile, y' a pas photo. Les canaux sont peut être chouettes en vélo, pourquoi pas, mais en voilier, c'est quand même bien galère. Je comprends maintenant pourquoi tous les voileux qu'on a pu croiser nous ont lancé un "bon courage" au début de notre périple sur le canal...Eux aussi ont du suer à grosses gouttes. Et ce qui est dommage dans tout ça, c'est qu'on ne pourra probablement pas faire ce qu'on avait prévu au mois de Juillet, vu le retard qu'on a pris. On a donc tout annulé, on reverra les copains dans les Pyrénnées un peu plus tard pour faire de la montagne à un autre moment. Là il faut en découdre avec l'eau douce et la chaleur, et ce n'est pas simple.

Bon sinon, ça va pas si mal ! Y fait beau, le paysage à partir de Toulouse doit changer, en mieux, et je n'ai rien cassé sur le canot. Par ailleurs, le fait de découvrir une ville en passant par l'eau est surprenant et très agréable. Notamment lorsqu'on traverse un pont canal, comme par exemple avant Agen.


Nous avons du aussi changer nos plans pour la suite du voyage et être sûrs cette fois que la petite pourra nous suivre. Le vélo se passera donc sur un périple le long du Danube, sur du plat, avec des étapes super courtes de 2h à 3h pour assurer siestes et tout le reste. Départ tôt à la fraîche, et repos l'après midi, comme ça même si ça cogne, on sera bien. L'itinéraire est fréquenté, donc a priori pas de soucis pour le logement. C'est moins ambitieux que l'itinéraire initial (tour des Alpes), mais là on ne veut pas redonner la petite une 3ème fois à la grand mère, donc on assure ! Nous irons  nous perdre sur les pistes cyclables d'Allemagne et peut être encore plus à l'est, on verra bien, jusqu'à fin Août. On avait pensé à la Hollande ou les pays Scandinaves mais avec le bol qu'on a avec le temps, on s'est dit qu'on allait ramasser 2 mois de pluie...Cette perspective nous a refroidis assez vite.

Pour l'instant on revient d'un super mariage qui s'est déroulé sur l'île de Bréhat, au "large" de Paimpol. De la maison du père de la mariée, une vue tout simplement incroyable comme sur la photo du blog. C'est une des plus belles îles que j'ai pu voir le long des cotes françaises côté Atlantique et Manche avec Yeu. Et on a eu grand beau ou presque, avec 10° le soir, ce qui nous fait un sacré delta avec le Sud, mais qu'importe, ça nous a fait du bien de respirer un peu l'air de la mer. Et cela nous a aussi fait une petite pause avant de repartir sur les canaux.

A+